Les « Tiers-Lieux » de la Petite Ceinture : le point au terme de l’année 2021

Depuis plusieurs mois, plusieurs lieux à vocation culturelle, souvent désignés comme « tiers-lieux », ont fleuri aux abords de la Petite Ceinture ferroviaire de Paris. Quels acteurs et quels enjeux autours de ces ouvertures au public ? Dans quelle mesure la vocation ferroviaire de la ligne intervient-elle ? Alors que l’année 2021 touche à sa fin, quel bilan notre association peut-elle dresser quant à ces différentes initiatives ? Éléments de réponse dans ce dossier. 

Petite Ceinture gare Vaugirard Voie 15

À l’orée de la Petite Ceinture : un appel à projet pour trois nouveaux « tiers-lieux » dans Paris 

Au début de l’année 2021, SNCF Immobilier, filiale du groupe SNCF en charge de la valorisation économique du patrimoine foncier de la compagnie nationale, a lancé 3 appels à projets dans cadre d’une opération « à l’orée de la Petite Ceinture ».  

Ces derniers visaient à déboucher sur la signature de conventions d’occupations temporaires d’une durée de 12 ans. Le but : « transformer trois sites attenants à la Petite Ceinture en préfiguration de nouveaux usages », selon SNCF Immo. 

Ainsi, trois lieux ont fait l’objet d’un appel à projet : les voûtes de Vaugirard (15e), et deux bâtiments de service (19e et 20e). 

Les voûtes de Vaugirard – 15e arrondissement 

Ce premier appel à projet concerne un vaste espace, d’environ 2000 m², constitué d’une succession de 11 voûtes d’environ 7 ou 8 mètres de haut, formant un total de 22 alvéoles, situées sous les voies de la Petite Ceinture du 15e arrondissement.  

Située à proximité immédiate de la gare de Vaugirard, cette emprise est située au niveau de la voirie, entre le 372 rue de Vaugirard et le 28 rue du Hameau. 

Au terme de cette procédure, SNCF Immobilier a choisi de retenir la proposition portée par La Croix Rouge française et l’association Yes We Camp. Le lieu doit ainsi accueillir une boutique de seconde main, un marché, des activités sportives et de formation. 

Au Fil du Rail – 19e arrondissement

Au Nord-Est de Paris, c’est le projet « Au fil du rail » qui a remporté les faveurs de SNCF Immobilier pour l’occupation (temporaire) d’un ancien bâtiment de service de la Petite Ceinture, situé à équidistance de la gare de Rosa Parks (Est-Ceinture) et de la gare du Pont de Flandre. Développant une surface d’environ 600 m², il offre un accès sur rue et un autre donnant sur la promenade ouverte sur la Petite Ceinture (PC19). 

Le projet lauréat regroupe une multiplicité d’acteurs : Bellevilles, une « foncière responsable », ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale », ainsi que le cabinet d’architecture Grand Huit. Sont également associés l’association Espace 19, l’IFA Paris (une école de mode), La Textilerie (une structure dédiée au textile écoresponsable), Mam’Akoya (restauration solidaire), le collectif d’habitants Couleurs de Pont-de-Flandre, ainsi que le centre social et culture Rosa Parks. 

À ce titre, notons que le cabinet Grand Huit est déjà à l’origine de la Ferme du Rail, lieu de restauration ouvert en 2020. Pour mémoire, ce dernier est situé en marge de la promenade ouverte sur la Petite Ceinture dans le 19e arrondissement, située entre la rue Petit et l’Avenue Jean Jaurès. 

Les porteurs du projet promettent un lieu « porté par des acteurs locaux et ancré dans le quartier, avec une école de mode, une textilerie, une cantine solidaire, et encore bien d’autres choses qui restent à inventer et préfigurer ensemble pour donner vie à ce lieu hors du commun ». 

Le bâtiment à la fin de l’été 2021. © Jean-Nicolas Lehec, tous droits réservés

L’ouverture est prévue à l’horizon 2023. Notons cependant que des affiches ont été placardées aux alentours de la gare de Rosa Parks, invitant le grand public à voter pour les modalités de l’aménagement du lieu. 

Maison Faitout (ex Maison Florian) – 20e arrondissement

Le deuxième appel à projet est relatif à un ancien bâtiment de service de la Petite Ceinture, situé à 2 pas de la gare de Charonne (voyageurs).  Situé à l’angle de la rue Florian et de la rue Vituve, ce petit bâtiment a été construit vers 1889, lors de la suppression des passages à niveau de la Petite Ceinture Rive Droite. Il comporte une façade donnant sur la rue et une autre donnant sur le quai. 

Le bâtiment du service de la voie, à l’angle de la rue Florian, vu depuis un train spécial sur la Petite Ceinture ferroviaire de Paris le 4 juillet 1992. Crédit photo : J. Pepinster, tous droits réservés

Longtemps resté à l’abandon, il occupe une parcelle d’environ 2464 m², comprenant un bâtiment de 305 m² sur 3 niveaux (avec combles) et une cour extérieure d’environ 200 m². Cette dernière disposait d’une ouverture sur la rue Florian, qui a été murée par la SNCF en 2019 afin de limiter les intrusions sur la ligne. 

Lancé en juin 2020, cet appel à projet de SNCF Immo a « couronné » le projet porté par l’association Aurore, le cabinet d’architecture Les Ateliers Suspendus et Yes We Camp. Cette dernière aura donc la gestion de 2 nouveaux « tiers-lieux » sur la PC. 

Le projet porté par ces deux acteurs s’oriente autour de 4 axes : un atelier de cuisine, un restaurant solidaire, un hôtel à projets et un jardin partagé. Le bâtiment, fortement dégradé, nécessite d’importants travaux de rénovation. Aussi, l’ouverture du lieu est prévue en 2023. Toutefois, le jardin pourrait ouvrir en 2022. À noter que cet espace a également été retenu dans le cadre du budget participatif de la Ville de Paris. 

Enfin, notons que selon l’appel à projet, les façades et les quais doivent être munis de grillages de 2 mètres de haut, sur le modèle de celles « déjà installées sur le reste de la Petite Ceinture (remplissage panneau en acier maille carré 50 x 50 mm finition acier galvanisé). 

Gare de Charonne – Flèche d’Or 

Le 21 juillet 2020, un vœu a été voté à l’unanimité en conseil municipal du 20e arrondissement en faveur du rachat de la gare de Charonne. Cette dernière avait été transformée depuis les années 90 en lieu culturel, nommé la Flèche d’Or

Un an plus tard, le 7 juillet 2021, la Ville de Paris a utilisé ses compétences de préemption et a officialisé le rachat de 3 institutions culturelles parisiennes. La Flèche d’Or, mais aussi le Bataclan (11e) et le Tango (3e). Le rachat du bâtiment des voyageurs de l’ancienne gare à son propriétaire actuel, Keys Asset Management, est effectif depuis cet automne. 

Sur les 10 millions d’euros prévus par la municipalité pour la préemption de sites « à forte valeur artistique », une grande partie avait déjà été utilisée pour le rachat du Lavoir Moderne Parisien (18e). Ainsi, le montant évoqué pour le rachat de la Flèche d’Or s’élève à 3,7 millions d’euros – seulement 500 000 € de plus que la somme investie par Keys Asset Management en 2018. 

La façade de la gare de Charonne occupée par la Flèche d’Or dans les années 90. Crédit photo : Jean-Emmanuel Terrier

Selon Raphaëlle Primet (conseillère de Paris (PCF), déléguée au maire du 20e en charge de l’économie culturelle, de la vie culturelle et de la préemption des lieux culturels), un recours au budget participatif pourrait être à envisager pour effectuer les travaux de restauration du bâtiment – qui pourraient s’élever à 2 millions d’euros. Une somme supérieure à celle consacrée à la rénovation de la gare de Vaugirard (1,3 M d’euros, voir ci-dessous). 

© La Flèche d’Or – Pierrick Bourgault

Toujours d’après Raphaëlle Primet, le lieu doit conserver « son aspect solidaire et militant, construit avec les habitantes et les habitants ». Elle insiste particulièrement sur « la dimension solidaire, qui doit absolument être conservée ». 

Pour l’heure, les collectifs désignés l’an dernier pour occuper et animer les lieux (Curry Vavart et l’Union des Collectifs) ont vu leurs initiatives prolongées. Cependant, un nouvel appel à projet sera sans doute lancé prochainement afin de clarifier les usages du lieu – ainsi que la durée du bail d’occupation, qui demeure inconnue. 

Il est possible que la Flèche d’Or soit « reliée » à la Maison Florian (voir ci-dessus), les deux lieux étant situés à quelques mètres de distance seulement. 

Gare de Vaugirard – Voie 15 

Laissée dans un état de semi-abandon depuis de nombreuses années, la gare de Vaugirard (15e) connaît une nouvelle vie depuis l’été dernier avec l’ouverture de Voie 15.  

L’origine du projet remonte à 2015, lorsqu’un premier budget de 120 000 € est adopté au Budget participatif pour réaliser des études techniques. S’en suit une enveloppe de 600 000 € pour réaliser les travaux nécessaires. Une contribution de la Région Ile-de-France porte l’enveloppe totale à 1,3 millions d’euros pour la restauration complète du bâtiment des voyageurs, inauguré en 1867. 

L’intérieur de la gare de Vaugirard (Voie 15) en juillet 2021. © Jean-Nicolas Lehec, tous droits réservés

La Ville de Paris et la SNCF signent une convention d’occupation du domaine public. Dans les faits, SNCF Immobilier reste propriétaire de la gare. De son côté, la Direction de l’attractivité et de l’emploi de la Ville de Paris lance un appel à projets afin de sélectionner la structure qui aura la gérance du lieu. 

Au terme de cette procédure, le projet de la société Hénix est retenu. Après un an et quelques  800 000 € de travaux, les 353 mètres carré du bâtiment des voyageurs accueillent Voie 15  depuis juillet 2021, et abrite un espace de co-working et de restauration, à destination des étudiants et des entrepreneurs. 

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre dossier complet sur la gare de Vaugirard.  

Wonderland – We Love Green

En janvier 2021, SNCF Immobilier lance un appel à projet portant sur un terrain d’une surface totale de 11 400 m², situé sur le terrain de l’ancienne gare de marchandises de Charonne, dans le 20e arrondissement. Au terme de cette procédure, une convention d’occupation temporaire est signée entre SNCF Immobilier et la SAS We Love Green (WLG), organisatrice du festival de musique du même nom. 

L’entrée de « Wonderland », le long de l’ancienne gare de l’Avenue de Vincennes. © Jean-Nicolas Lehec, tous droits réservés

C’est ainsi qu’un « tiers-lieu éphémère », baptisé Wonderland, s’est installé sur un espace total de 6000 m², le long des voies de la Petite Ceinture. Co-organisé par SNCF Immo et We Love Green, le lieu vise à proposer des concerts immersifs, des conférences-débats, la projection de courts-métrages, un skate-park, des terrains de basket et de pétanque, des cours de yoga… avec, comme leitmotiv, l’écologie et le développement durable.  

Sans oublier, bien sûr, les (incontournables) débits de boisson et terrasses – qui permettent aux organisateurs de « valoriser » le lieu, à la manière de lieux comme Ground Control, à 2 pas de la gare de Lyon. L’accès au public se fait par la rampe de l’ancienne gare de Charonne-marchandises, via l’Avenue de Vincennes, juste à côté du viaduc de la Petite Ceinture. 

Largement relayé par la presse (le Bonbon, Sortir à Paris, Time-Out, entre autres), l’événement recueille un écho favorable auprès du public « habituel » du festival We Love Green, qui y voit une occasion de s’aérer et se divertir après une année 2020 marquée par la pandémie. 

Néanmoins, les riverains des immeubles environnants (parfois situés à une dizaine seulement du festival), dénoncent les nuisances sonores engendrées par la construction du lieu (en mai), puis par les terrasses en plein air (à partir du mois de juin). Dans les semaines qui suivent l’ouverture du lieu, des habitants à manifestent leur mécontentement en tapant sur des casseroles. À noter que Julien Bayou, candidat EELV aux élections régionales, y organise un meeting de campagne le samedi 12 juin. 

Après 4 mois d’activité, Wonderland ferme ses portes au soir du 3 octobre, juste après la Nuit Blanche. On notera que le festival We Love Green a été annulé à la dernière minute – officiellement pour cause de difficultés engendrées par la pandémie. 

Mais cet événement, qui a cristallisé de nombreuses tensions, aura été l’un des exemples les plus parlants de la « valorisation » du foncier aux abords de la Petite Ceinture. Un événement à connotation urbaine et branchée, mais avec un certain manque de communication entre We Love Green et les habitants des HLM environnants. Et où la dimension ferroviaire était hélas totalement absente

Bercy-Charenton

Le 15 février 2021, la Ville de Paris, la SEMAPA et SNCF Immobilier ont lancé un appel à projets concernant une partie de la future ZAC de Bercy-Charenton, sur un ensemble de 3 terrains situés le long de la Petite Ceinture ferroviaire. 

Carte de la zone de l'appel à projets Bercy-Charenton
Carte de la zone de l’appel à projets Bercy-Charenton

Le 30 mai, les organisateurs ont annoncé avoir choisi la proposition portée par les associations Yes We Camp, Plateau Urbain, Coup de Pouce et Ancoats. Ces 4 associations s’étaient notamment faites connaître en animant les « Grands Voisins », sur le site de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, de 2015 à 2020. 

Selon Emmanuel Grégoire, le projet vise à établir « un lieu culturel, festif et solidaire le long de la Petite Ceinture ». Les conventions d’occupation portent sur une durée de 2 ans maximum, pendant lesquels seront décidées des modalités concrètes d’aménagement de la ZAC de Bercy-Charenton.  

Lest installations ferroviaires de la zone de Bercy-Charenton
Lest installations ferroviaires de la zone de Bercy-Charenton. © Jean-Nicolas Lehec, tous droits réservés

Initialement, le site devait ouvrir au public à l’été 2021. C’est finalement lors de la Nuit Blanche, le 3 octobre dernier, que le site a été ouvert « en avant-première ». Les organisateurs ont ainsi pu proposer un espace de 3000 m² comprenant « des installations artistiques et lumineuses, des DJ sets et une buvette festive ». 

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre dossier consacré à l’appel à projet de la ZAC Bercy-Charenton.  

Une nouvelle section ouverte dans le 18e arrondissement ?

Enfin, une nouvelle promenade ouverte au public pourrait prochainement voir le jour dans le 18e arrondissement, entre la Porte des Poissonniers et la Porte de Clignancourt. Une zone qui avait été occupé par des camps Roms à plusieurs reprises, conduisant la SNCF à gardienner la porte située sous le pont des voies du faisceau de la gare du Nord, entre les Portes de la Chapelle et des Poissonniers. 

La Petite Ceinture entre la porte de Clignancourt et la Porte de la Chapelle au printemps 2021. Au 2nd plan, les immeubles du projet Chapelle-International. © Jean-Nicolas Lehec, tous droits réservés

Au printemps 2021, l’aménagement de cette section s’orientait autour de l’agriculture urbaine. À la suite d’un appel à projets, l’initiative « Le jardin des traverses », avait été désigné lauréat. Porté par Vergers Urbains, Green Resistance, Léo Lagrange, Verte Palette, Freegan Pony, ce projet visait à établir une « promenade comestible permettant aux habitants du quartier de profiter d’un écrin de verdure ». 

© Nicolas Alfaro

Cependant, à l’hiver 2021, ce projet semble en suspens. Lors réunion publique d’information organisée le 25 novembre par la Mairie du 18e, la Ville s’orienterait vers l’ouverture d’une promenade « classique », sur une section comprise entre la Recyclerie (Porte de Clignancourt) et le pont du faisceau de la gare du Nord, à proximité de de la Porte de la Chapelle. Des escaliers métalliques seraient posées aux différentes entrées afin de faciliter l’accès au public. En revanche, les tunnels resteront fermés. Pour l’heure, la réalisation de cette section reste à l’étude et aucune date d’ouverture n’a été communiquée. 

L’avis de notre association sur ces différents « tiers-lieux » 

En 2018, un vote défavorable au Conseil de Paris avait enterré le projet de valorisation économique de la Petite Ceinture. Finalement, c’est au travers des appels à projet de SNCF Immobilier que cette valorisation du foncier voit le jour. 

Depuis 30 ans, notre association se bat pour défendre la vocation ferroviaire de la Petite Ceinture, et pour sauvegarder son patrimoine. Dès lors, nous nous réjouissons de voir les gares de la Petite Ceinture sortir de leur état de semi-abandon et trouver une nouvelle vie. Trop de gares de la Petite Ceinture ont hélas été démolies (ou ont échappé in extremis à destruction, notamment grâce à la mobilisation de notre association). 

Gare Vaugirard train spécial Petite Ceinture Paris
Un autorail Panoramique X4200 fait une pause photo devant la gare de Vaugirard

Cependant, à travers ces différentes initiatives, la dimension ferroviaire de la Petite Ceinture semble s’étioler de plus en plus. Certes, tous ces aménagements sont (théoriquement) réversibles et/ou situés en marge de la plateforme ferroviaire. 

Néanmoins, chacune de ces initiatives éloigne un peu plus la Petite Ceinture de sa vocation ferroviaire. Aux yeux du grand public, il apparaît que la ligne se résume à quelques tronçons épars réservés à la promenade du dimanche ou à des activités ludiques, et où les rails apparaissent comme un simple élément du décor.  

Dès lors, le rôle de notre association est d’apporter un regard différent sur la Petite Ceinture de Paris, de rappeler sa vocation, et de défendre son ADN ferroviaire. Nous ne sommes pas battus pour sauver la ligne pour qu’elle soit transformée en jardin public, mais bien pour qu’elle puisse à nouveau servir pour un transport en commun ! 

À l’heure actuelle, les transports franciliens sont saturés, les pics de pollution se multiplient. Aussi, il est impératif de ne pas obérer le potentiel de transport de la Petite Ceinture ferroviaire. Entièrement en site propre (donc à l’abri des aléas de la circulation automobile), la ligne est pleinement disponible pour un transport rapide, respectueux de l’environnement, capable de relier efficacement les grands centres d’activité situés aux Portes de Paris. 

Plus que jamais, notre Association demeure pleinement mobilisée afin que cette infrastructure unique en Ile-de-France reste une emprise ferroviaire à part entière.  

Rejoignez-nous et défendez avec nous l’ADN ferroviaire de la Petite Ceinture !

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