Gare de LA RUE CLAUDE DECAEN
Fiche d’identité
- Nom : Gare de la rue Claude Decaen
- Localisation : 11 rue Claude Decaen
- Arrondissement : 12e
- Date d’ouverture : 1900 (bâtiment provisoire), 1907 (bâtiment définitif)
- Type : gare de voyageurs
- Gares voisines : Bel-Air, La Râpée-Bercy
- État : partiellement démolie
- Correspondance : métro ligne 8
Les quais de la gare de la rue Claude Decaen et la passerelle de la rue des Meuniers à l’heure bleue. Crédit photo : Alexander J.E. Bradley, tous droits réservés.
La gare de la rue Claude Decaen : une halte à l’orée du Bois de Vincennes
La gare de la rue Claude-Decaen est une petite gare de la Petite Ceinture située dans le 12e arrondissement, non loin de la porte de Charenton. Elle se situé à proximité immédiate du Bois de Vincennes.
Les quais de la gare, qui sont toujours visibles de nos jours, relient la rue Claude Decaen et la rue des Meuniers. À noter que cette dernière a été coupée en deux lors de la construction de la Petite Ceinture. Une passerelle en béton a toutefois résorbé cette coupure en 1907.
La rue Claude Decaen, qui donne son nom à la gare, reprend le tracé de la « voie des Meusniers ». Elle reliait Paris à Charenton, et part de la place Daumesnil pour se diriger vers le Bois de Vincennes. La rue porte depuis 1877 le nom du Général Claude Théodore Decaen, décédé en 1870 lors de la bataille de Borny, pendant la guerre franco-prussienne.
La gare de la rue Claude Decaen se situe à quelques centaines de mètres au Sud-Ouest de la gare de Bel-Air-Ceinture (et du raccordement de Bel-Air) et au Nord-Est de la gare de La Râpée-Bercy.
1900 : établissement d’une halte provisoire en bois
Pendant longtemps, le Syndicat de Ceinture ne souhaite pas créer de nouvelles gares de voyageurs sur la Petite Ceinture.
Cependant, l’une des annexes de l’Exposition universelle doit être établie dans le Bois de Vincennes. Aussi, la construction d’une halte provisoire est décidée le 13 décembre 1899, afin d’assurer une desserte directe de cette annexe de l’Exposition via la Petite Ceinture.
Un bâtiment en bois est construit à la hâte, et l’arrêt est ouvert le 5 mai 1900, trois semaines après l’ouverture de l’Exposition. L’arrêt des trains est facultatif, et la halte est réservée aux voyageurs sans bagages.
La construction de la halte de la rue Claude Decaen est postérieure aux travaux de suppressions des passages à niveau de la Petite Ceinture Rive Droite (1886 – 1889). Aussi, la halte au niveau du talus de la voie ferrée, soit 6 mètres au-dessus de la rue Claude Decaen.
1907 : construction du bâtiment définitif de la gare de la rue Claude Decaen
Après l’Exposition universelle, les premières réflexions commencent à émerger en vue de transformer la halte de la rue Claude Decaen en une « vraie » gare de la Petite Ceinture. Comme l’écrit le Journal des Transports dans son édition datée du 29 août 1903, « cet arrêt rendit de grands services pendant la durée de l’Exposition et on s’aperçut rapidement qu’il y avait dans ce quartier un élément permanent de trafic. D’où le projet du Syndicat de Ceinture de transformer en station définitive l’arrêt provisoire ; La station se trouverait à 855 mètres environ de celle de Bel-Air et à 1.000 mètres environ de celle de Bercy ».
Une enquête préliminaire est ouverte par un arrêté préfectoral du 29 juillet 1903, et le Conseil municipal donne son aval le 18 août 1903.
Les travaux démarrent en 1906, et la gare est inaugurée le 20 août 1907. La gare de la rue Claude-Decaen est donc la dernière à avoir vu le jour sur la Petite Ceinture de Paris.
Moderniser les installations les plus modestes de la Petite Ceinture
Face à la concurrence grandissante du métro parisien, la Petite Ceinture doit montrer une image de modernité. Aussi, les installations les plus modestes de la PC Rive Droite doivent être modernisées.
Les travaux sont confiés à l’architecte Edmond Delaire, membre de la Société centrale des architectes, de la Société des artistes français, officier d’académie et chevalier de l’ordre du Cambodge.
Ce dernier conçoit donc les nouveaux bâtiments voyageurs de la gare de la rue Claude Decaen, mais aussi de la gare de La Râpée-Bercy. De même, la gare d’Est-Ceinture, dans le 19e arrondissement, est dotée d’un bâtiment annexe lors de la création de l’accès via la rue d’Aubervilliers. Malheureusement, toutes ces constructions ont été démolies dans les années 1960.
La nouvelle gare de la rue Claude Decaen
Le Bulletin de la Chambre de Commerce de Paris, dans son édition du 24 octobre 1903, nous donne de précieuses indications sur les grandes lignes du projet de la future gare de la rue Claude Decaen.
La nouvelle station se trouverait à l’emplacement du point d’arrêt actuel.
Au niveau de la rue Claude-Decaen, côté extérieur, et au delà du pont, vers la Râpée-Bercy, serait édifié le bâtiment de la station, composé d’un rez-de-chaussée avec salle d’attente et bureaux.
Le bâtiment en bois servant actuellement de station provisoire serait enlevé et son emplacement servirait de cour extérieure.
Les deux escaliers existants donnant accès aux quais et mis en communication par un passage souterrain seraient conservés ; ils seraient entièrement couverts.
Les deux abris en bois existant sur ces quais seraient remplacés par deux abris définitifs, un sur chaque quai, placés en face l’un de l’autre, et dans lesquels déboucheraient les escaliers.
Les quais existants seraient conservés et prolongés jusqu’à la rue des Meuniers, où un second accès serait ouvert au service des voyageurs avec ou sans bagages à main, et à celui des chiens accompagnés.
Cet accès comporterait un bureau spécial de distribution des billets et déboucherait sur une passerelle en béton armé réunissant les deux tronçons de la rue des Meuniers, formant actuellement des impasses.
Gare de la rue Claude Decaen : une architecture novatrice
La revue hebdomadaire L’Architecture, dans ses numéros 49 et 50 datés du 7 et 14 décembre 1907, nous livrent de très nombreux détails sur la manière dont Edmond Delaire a conçu la gare et la passerelle de la rue Claude Decaen. L’architecte innove en employant le ciment armé, matériaux très peu utilisé à l’époque et décrié par de nombreux architectes.
Dans un souci esthétique, les façades extérieures disposent cependant d’un remplissage en brique et en terre cuite.
En décembre 1906, Edmond Delaire rédige une lettre adressée à l’architecte Louis-Charles Boileau (qui a notamment conçu le bâtiment du Bon Marché). Il écrit :
J’ai pris parti dans la polémique sur le ciment armé en construisant pour le chemin de fer de ceinture, rue Claude Decaen, une gare dont tous les éléments ont été établis avec cette matière si vivement contestée… mon essai a été sincère ; le ciment armé reste apparent pour l’ossature ; les autres matériaux, terre cuite, brique, etc., remplissant mais ne cachent pas le squelette.
Le bâtiment des voyageurs de la gare de la rue Claude Decaen
Au niveau de la rue Claude Decaen, le bâtiment des voyageurs, sur un seul niveau, abrite un hall et les guichets. Pour faire entrer la lumière, de larges ouvertures sont aménagées. L’architecte utilise une alternance d’arcs en plein cintre pour les entrées et d’arcs en anse de panier pour les fenêtres. Enfin, des plaques avec la mention « Ceinture » prennent place au-dessus des entrées.
À l’intérieur, de grands panneaux en staff viennent dissimuler le ciment, et des arcs en anse de panier (probablement décoratifs) viennent améliorer l’esthétique des espaces.
Au fond de la salle d’attente, un escalier mène directement au quai extérieur (vers La Râpée-Bercy). Pour aller vers l’escalier menant au quai intérieur (vers Bel-Air-Ceinture), les voyageurs empruntent un passage souterrain, perpendiculaire aux voies de la Petite Ceinture.
Ces 2 escaliers sont composés de 2 volées chacun (avec un palier intermédiaire, la volée supérieure étant à 90° par rapport à la volée principale et au quai).
Les escaliers vers les quais sont à l’air libre. Toutefois, ils sont protégés par un toit de faible épaisseur, soutenus par des piliers légers. Là encore, E. Delaire a recours à une succession d’arcs en anse de panier, dans un souci esthétique.
Les abris de quai de la gare de la rue Claude Decaen : une prouesse architecturale
Deux abris prennent place au niveau des quais. Ils mesurent environ 3 mètres de haut et une dizaine de mètre de large. Là aussi, l’architecture emploie une structure en ciment armé et un remplissage en briques. Cet abri est constitué de 2 branches, une verticale, une horizontale. Point notable, la toiture des abris ne reposent sur aucun pilier, l’architecture cherchant à donner une impression de légèreté, en dépit du matériau utilisé.
Pour éviter que l’ensemble ne bascule en avant, E. Delaire a eu recours à une idée ingénieuse. Un 3e axe, de la même longueur que la toiture, est entièrement noyé dans le sol. Ainsi, les masses sont équilibrées et l’abri peut résister à son propre poids et à la force du vent.
La passerelle de la rue des Meuniers
Enfin, la passerelle de la rue des Meuniers est tout à fait remarquable. Encadrée par 2 escaliers, elle vient relier les 2 parties de la rue, coupée par les voies de la Petite Ceinture depuis la suppression des passages à niveau, en 1888.
Elle comporte deux parties distinctes : d’une part, la passerelle de la rue des Meuniers stricto sensu ; d’autre part, un abri fermé, qui comporte deux guichets pour l’achat des billets. Deux escaliers mènent aux quais : ils sont perpendiculaires à l’abri couvert.
Cette passerelle est également en ciment armé ; le toit de l’abri est réalisé en ciment volcanique. Les piliers soutenant la passerelle sont reliés par des arcs en plein cintre. L’abri comporte une alternance d’arcs en plein cintre pour les accès extérieurs et d’arcs en anse de panier pour les fenêtres (avec un remplissage en briques pour la partie inférieure).
Aujourd’hui, seule la partie correspondant à la passerelle de la rue des Meuniers est toujours en place.
Considérations architecturales à propos de la gare de la rue Claude Decaen
En réponse à la lettre d’Edmond Delaire citée ci-dessus, Louis-Charles Boileau décrit dans une Causerie les principes de construction ayant régi l’édification de la gare de la rue Claude Decaen :
La salle d’attente […] est constituée par un dispositif d’une simplicité remarquable. C’est, somme toute, un plancher formant terrasse élevé à la hauteur voulue par des supports verticaux.
On ne remarque en dehors de ces éléments constitutifs, que des surfaces de brique formant clôture entre les supports susdits et un cours de garde-fous encadrant la terrasse. L’étanchéité de celle-ci est assurée par la sorte de couverture connue sous le nom de ciment volcanique.
Au cours de cette Causerie, Louis-Charles Boileau fait plusieurs observations quant au travail de son confrère Edmond Delaire pour la gare de la rue Claude Decaen. Il revient également sur les nombreux ornements conçus par l’architecte, et sur la manière dont ils viennent élégamment dissimuler l’emploi du ciment armé. Boileau fait ici une distinction nette entre la structure en elle-même, et ce qu’il décrit comme des éléments « dont la fonction constructive n’existe pas ».
Voyez l’intérieur de cette salle d’attente : tous les éléments de la construction sont tratiés de façon de grosse charpente de bois agrémentée de quelques saillies robustes ; un effet décoratif intéressant est fourni par des arcs ajoutés établis sous les poutres maîtresses. […] Delaire a préféré, avec raison, ne pas nous montrer les entrevous de ciment ragréés ; il les a revêtus de grands panneaux de staff.
À l’extérieur, les supports verticaux du plancher apparaissent sous forme de maigres pilastres, soit ! Mais il a fallu pour obtenir une frise décorative, les relier par des lignes horizontales dont la fonction constructive n’existe pas. L’épaisseur du plancher-terrasse aurait pu rationnellement apparaître comme un bandeau rectangulaire ; l’auteur l’a masqué par une moulure traînée après coup au calibre pour représenter une corniche ; les garde-fous sont l’objet d’une quantité de reliefs de fantaisie figurant des petits potelets, des tableaux et des cadres ; on voit des consoles, des rosaces, des cartouches, des clefs d’arc, que sais-je ? toutes sortes d’objets de ciment, façonnés comme de la pierre factice et qui n’interviennent ici qu’à titre purement décoratif.
Ne pourrait-on pas dire, pour résumer, que c’est la sauce qui fait passer le poisson. Je ne m’en plains pas, puisque cette sauce est heureuse, pas plus que je n’en voudrais à un cuisinier de m’avoir rendu agréable un plat insignifiant, au moyen de nombreux hors-d’œuvres ; mais je crois avoir le droit de n’être pas converti à l’idée du matériau ciment fournissant rationnellement des apparences artistiques.
Louis-Charles Boileau est également mitigé quant à l’aspect extérieur de la gare de la rue Claude Decaen. Il se montre assez critique de l’apparence des abris de quai, leur trouvant « un aspect inquiétant ». Ce faisant, l’architecte donne également plusieurs indications sur la solidité perçue (ou non) d’un ouvrage. Autant d’éléments d’un grand intérêt pour les férus d’architecture et de patrimoine.
Je trouve, d’autre part, très charmantes les clôtures à claire-voir (tout en ciment armé), traitées en façon de petite charpente de bois, qui suivent les évolutions des escaliers extérieurs ; ces clôtures ne pourraient pas être réalisées aussi solidement et plus durables avec n’importe quelle autre matière ; mais je suis moins satisfait des abris élevés le long de la voie. La forme générale a pour moi quelque chose d’inquiétant. […]
La partie essentielle à l’abri, celle qui forme toiture en porte-à-faux, est équilibrée par un patin d’égale ampleur entièrement noyé dans le sol. Eh bien ! cette sorte de contrepoids nécessaire, le spectateur ne le voit pas. Il ne peut deviner par quel artifice la toiture est soutenue en bascule dans l’espace ; il admet assez volontiers que la construction visible forme un monolithe, mais précisément pour cette raison, il en voudrait voir la masse mieux pondérée.
Je sais bien que nous nous habituons à croire qu’un ouvrage construit doit nécessairement être solide par ce seul fait que nous le voyons immobile dans l’espace. Notre œil n’a gère idée des lois qui régissent la stabilité des solides. Le sentiment vague qui nous fait craindre la chute d’un corps n’est pas toujours d’accord avec la vérité scientifique.
Je ne sais pas comment l’artiste devrait s’y prendre, dans l’espèce d’abri en question, pour réaliser un aspect offrant une entière sécurité […]. Peut-être avec un fléau de balance pivotant sur l’arbre vertical […] ; peut-être encore avec des pylônes qui sembleraient assez puisants pour soutenir dans l’espace l’encorbellement, à la façon d’un géant qui porterait un aztèque à bras tendu.
Abrités, par exemple, par une voûte reposant sur des appuis, nous n’aurons jamais l’idée de craindre que ces appuis s’écartent poussés au dehors. Tout au contraire, abrités par un plafond horizontal bas et de grande largeur, nous ne serons bien rassurés que si nous voyons la surface plafonnante réconfortée par des poutres puissantes ; mais nous nous trompons moins à propos des constructions en bascule et, en somme, que nous nous trompions ou que nous soyons dans le vrai, nous avons toujours raison de ne pas aimer les apparences mal équilibrées.
En définitive, Edmond Delaire a su innover radicalement en employant le ciment armé pour la gare de la rue Claude Decaen. Si le matériaux reste décrié, les aménagements intérieurs et extérieurs sont tout à fait remarquables. Il est donc plus que regrettable que la quasi-totalité de l’édifice ait aujourd’hui disparu.
La gare de la rue Claude Decaen et la desserte de l’Exposition coloniale de 1931
Dans un contexte marqué par la concurrence écrasante du métropolitain municipal, la gare de la rue Claude Decaen connaît un regain de popularité et joue un rôle de premier plan dans la desserte de l’Exposition coloniale de 1931. Cette se tient du 6 mai au 15 novembre 1931, à la Porte Dorée et au Bois de Vincennes.
Pour permettre aux visiteurs de « faire le tour du monde en un jour » (dixit la publicité de l’époque), l’Exposition est desservie par un service de bateaux, de tramways, par la Petite Ceinture et par le métropolitain.
Face aux les difficultés rencontrées par le prolongement de la ligne 8 (de la station Opéra jusqu’à la Porte de Charenton) il a été envisagé d’utiliser la plateforme de la ligne de Vincennes pour la ligne 8, a minima jusqu’à la gare de Bel-Air. Toutefois, ce projet n’a jamais vu le jour et le prolongement jusqu’à la Porte de Charenton est inauguré le 5 mai 1931, la veille de l’inauguration de l’Exposition. Pour de plus amples détails à ce sujet, voir la page de la gare de Bel-Air.
Le Rapport général de l’Exposition coloniale de 1931 détaille le rôle de la ligne de Vincennes et de la Petite Ceinture dans la desserte de l’Exposition, qui représentent à elles seules 2 % et 4 % du nombre total de visiteurs.
Le nombre de voyageurs ayant emprunté la Petite Ceinture a été d’environ 2.600.000 tant pour se rendre à l’Exposition que pour en revenir, représentant environ 1.300.000 visiteurs, c’est-à-dire approximativement 4 p. 100 du nombre total des entrées. […]
Le chemin de fer de l’Est n’en apporta pas moins une aide précieuse dans le transport des visiteurs. Les habitants de la banlieue Est, et notamment de Nogent, de Joinville, de Saint-Maur et jusqu’à Verneuil‑l’Étang y trouvaient le moyen le plus confortable et le plus rapide pour se rendre à l’Exposition ou en revenir par les stations de Saint-Mandé ou de Bel-Air.
Il n’a pas été possible de chiffrer le trafic spécialement assuré. Il n’est pas exagéré de l’évaluer à environ 2 p. 100 du nombre des visiteurs.
Selon ce même document, le métro (ligne 1 et 8) ont représenté entre 50 et 55 %, attestant du succès des lignes radiales du métro municipal au détriment de la Petite Ceinture et de la ligne de Vincennes.
Ci-dessus : deux vues de l’abri et du quai intérieur de la gare de la rue Claude Decaen. Une locomotive BB 63500 remonte la Petite Ceinture vers le Nord-Est de Paris. Clichés capturées à la fin des années 1960 par Antoine Lancelot. Tous droits réservés.
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Entre 1921 et 1925 sont construits les premières Habitations à Bon Marché (HBM de 1e génération). Conçus en brique avec ossature en ciment armé, ils sont établis en bordure du talus de la Petite Ceinture. Ce développement foncier vient profondément modifier le paysage urbain autour de la ligne. Ces immeubles sont toujours visibles aujourd’hui.
Le service de voyageurs de la Petite Ceinture prend fin le dimanche 22 juillet 1934. Il est remplacé par le « bus PC », assuré par la STCRP (l’un des ancêtres de la RATP).
Cependant, la gare de la rue Claude-Decaen continue de voir passer de nombreux trains de jonction, qui circulent le plus souvent entre la gare de Lyon et la gare du Nord.
De nombreux trains de marchandises passent également par la gare sans s’y arrêter. Ils se rendent notamment vers La Râpée-Bercy ou vers l’une des gares de marchandises de la Petite Ceinture : Charonne-Marchandises, Belleville-Villette ou encore vers le triage de la gare d’Aubervilliers (Est-Ceinture).
Le bâtiment des voyageurs, l’abri et les guichets de la rue des Meuniers et ses escaliers vers les quais sont démolis en 1969. Un pont-rail en béton et acier est construit à la place de l’ouvrage métallique permettant à la Petite Ceinture de franchir la rue Claude Decaen.
De la gare, il ne reste plus que les quais, les escaliers et le passage souterrain (côté rue Claude Decaen), ainsi que la passerelle de la rue des Meuniers.
La gare de la rue Claude Decaen voit passer de très nombreux trains spéciaux et trains de découverte au cours des années 80, 90 et 2000 – et notamment ceux affrétés par notre association.
Ci-dessous, deux clichés d’un train spécial affrété par le COPEF à la gare de la rue Claude Decaen, le 27 janvier 1996. Crédit photo : Cyril Prodanovic, tous droits réservés.
Ci-dessous, trois photos d’un train de découverte organisé par notre association en septembre 2000, faisant halte à la gare de la rue Claude Decaen. Crédit photo : Bernard Chatreau, tous droits réservés.
À l’été 2019, une promenade réversible est aménagée sur la section comprise entre la Villa du Bel Air et la Porte de Charenton. Les quais de la gare de la rue Claude-Decaen sont accessibles au public, et la voie intérieure de la P.C. est recouverte par du sable. La voie extérieure reste toutefois circulable par un matériel ferroviaire.