Gare de la rue d’Avron
Fiche d’identité
- Nom : Gare de la rue d’Avron
- Localisation : 4 rue Ferdinand Gambon
- Arrondissement : 20e
- Date d’ouverture : 1895
- Type : gare de voyageurs
- Gares voisines : Charonne, Cours de Vincennes
- État : réhabilité, occupée par un artiste-peintre
- Correspondance : métro ligne 2
Avron : une jolie petite gare du 20e arrondissement de Paris
La gare de la rue d’Avron doit son appellation à la voie reliant le Boulevard de Charonne à la Porte de Montreuil. Elle prend place dans un quartier populaire très animé, situé sur l’ancienne commune de Charonne. Pour mémoire, cette dernière a été intégrée à Paris en 1860, soit 2 ans avant le début du service voyageur de la Petite Ceinture.
Comme son nom ne l’indique pas, elle est à proximité immédiate de la gare de Charonne-Marchandises, en activité jusqu’en 1981. La gare d’Avron est également située non loin des ateliers de Charonne de la RATP.
La gare de la rue d’Avron : une inauguration tardive
La gare d’Avron est construite à la faveur de la suppression des passages à niveau de la Petite Ceinture Rive Droite, en 1888. À cette occasion, la plateforme de la P.C. est rehaussée, placée sur un talus – sans pour autant causer l’arrêt de la circulation des trains.
Dès lors, l’établissement d’une station rue d’Avron est réclamée par la Ville de Paris. Toutefois, il faut attendre le 15 mai 1895 pour que la gare d’Avron soit enfin inaugurée. À noter que la Ville prend en charge les 2/3 du coût d’établissement.
Le bâtiment des voyageurs est construit au pied du talus de la Petite Ceinture. L’entrée principale de la gare se fait par la rue Ferdinand Gambon. Dans le prolongement de la gare, un pont métallique franchit la rue d’Avron à angle droit.
Le bâtiment comprend 2 niveaux :
- Un rez-de-chaussée comportant un bureau de vente des billets, un guichet des bagages, une consigne, une lampisterie et la salle d’attente ;
- Un étage situé au niveau du quai abritant le bureau du chef de gare, un bureau pour le télégraphe puis le téléphone, et les cabinets d’aisance.
La gare comporte 2 quais (intérieur et extérieur) et 3 voies. Au-delà des deux voies de la Petite Ceinture (situées à l’époque entre deux verrières), on notera la présence d’une voie de manœuvres.
Elle sert à la fois à la desserte de la gare de Charonne-Marchandises, mais aussi aux trains de jonction dans le sens Nord-Sud pour doubler les trains de voyageurs de la Petite Ceinture. Une voie similaire est également présente à la hauteur de la gare de Charonne (voyageurs)
Une architecture peu commune sur la Petite Ceinture
L’architecture du bâtiment voyageur est d’une relative simplicité. La pierre de taille est seulement utilisée pour les socles, les angles, les bandeaux, les corniches et l’encadrement des baies.
Au-dessus d’un soubassement en moellons durs ou meulière, les murs sont construits en maçonnerie ordinaire – recouverte d’un crépi à l’extérieur, d’un enduit à l’intérieur. Les murs de fond des abris placés sur les quais se composent de légers pans de fers et briques.
Au rez-de-chaussée, de grandes ouvertures plein cintre font entrer la lumière. L’étage n’est pas sans analogie avec les gares de la Grande Ceinture construites à la même époque. On peut aussi retrouver quelques ressemblances avec le bâtiment de service situé à côté de la gare de Charonne-Voyageurs.
La gare comporte 2 cours :
- Une cour des départs, située rue Ferdinand Gambon, entre le côté du bâtiment des voyageurs et le bâtiment à l’angle de la rue d’Avron ;
- Une cour des arrivées, située de l’autre côté de la plateforme ferroviaire, à proximité immédiate de l’hôpital de la Croix Saint-Simon.
Ces deux cours sont reliées par un passage souterrain, qui permet d’accéder au quai extérieur (côté hôpital de la Croix Saint-Simon).
Lors de la construction de la gare, la Petite Ceinture est considérée comme la première pierre du futur réseau métropolitain – ce qui ne fut finalement pas le cas, le métro ayant été construit indépendamment de la PC. Anticipant un fort accroissement du trafic, les architectes décident de séparer les flux de circulation entrants et sortants.
- Pour accéder au quai intérieur (direction Courcelles-Ceinture), les voyageurs empruntent l’escalier situé dans la cour des départs, côté rue Ferdinand Gambon ;
- Pour accéder au quai extérieur (direction Bercy), situé entre les 2 voies de la PC et la 3e voie de manœuvre, les voyageurs empruntent un passage souterrain puis un escalier vers le quai ;
- Pour quitter le quai intérieur, les voyageurs empruntent un 3e escalier, parallèle à la rue Ferdinand Gambon, qui débouche directement dans la rue d’Avron ;
- Pour quitter le quai extérieur, les voyageurs empruntent l’escalier, puis le passage souterrain. Ils débouchent alors dans la cour des arrivées, située le long de l’hôpital de la Croix Saint-Simon.
Le Grand Hôtel du Chemin de Fer
À l’emplacement du 117 de la rue d’Avron se situait un établissement nommé « Grand Hôtel du Chemin de Fer », de par sa proximité immédiate avec la Petite Ceinture. Un bas-relief en fonte représente d’ailleurs une locomotive à vapeur, son mécanicien et son chauffeur. La machine ainsi représentée est une locomotive des années 1850, période d’ouverture de la Petite Ceinture Rive Droite. Cette plaque est toujours visible de nos jours.
Qu’est devenue la gare d’Avron ?
Le service de voyageurs de la Petite Ceinture prend fin le dimanche 22 juillet 1934. Il est remplacé par le « bus PC », assuré par la STCRP (l’un des ancêtres de la RATP).
Au-delà, la gare d’Avron voit aussi passer de nombreux trains de jonction, qui circulent le plus souvent entre la gare de Lyon et la gare du Nord. Y passent aussi beaucoup de trains de marchandises, ces derniers se rendant notamment à la gare de Charonne-Marchandises. Cette dernière reste active jusqu’en 1981.
Le quai extérieur est démoli à cette époque. En revanche, le bâtiment voyageur est toujours debout. Ses accès extérieurs du côté des voies ont été murés pour empêcher toute intrusion. La gare d’Avron est devenue un repère des graffeurs du 20e arrondissement.
Le bâtiment des voyageurs est occupé depuis 1991 par un artiste-peintre, nommé Richard Marti-Vives. Il assure l’entretien et la sécurité du site.
Ci-dessous, 6 photos de la gare de la rue d’Avron capturées par Jean-Nicolas Lehec en juin 2020